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11 décembre 2011 à 09:39

UN PEU D'HISTOIRE.....

Quelle ironie du sort! C’est par une “course de lenteur” que débutent les compétitions de cyclisme en Alsace.

PREMIERE COMPETITION CYCLISTE EN ALSACE

Quelle ironie du sort! C’est par une “course de lenteur” que débutent les compétitions de cyclisme en Alsace. Cela se passe le 27 juin 1869 à Thann dans le Haut Rhin. Place Napoléon, la foule curieuse se presse –aux aurores déjà- dans l’enceinte qui lui a été tout spécialement réservée. Au fur et a mesure que l’heure avance, elle se fait  de plus en plus dense. Les commentaires, bien sur, vont bon train. Et au fil des minutes la tension monte. Vers neuf heures, enfin, « ils » arrivent. Des »oh » et des « ah » admiratifs saluent leur entrée. Pour la première fois en Alsace, les « chevaliers » jugés sur leurs « grand Bi »-ou leur vélocipède si vous préférez- vont se mesurer entre eux. Sous l’œil intéressé …..et narquois de la population.

Quatre épreuves figurent au programme de ces « Premières courses de vélocipèdes ». Elles se disputent sur une piste de 250 mètres de long. Pas question d’asphalte évidemment. De la terre battue. Rien que de la terre battue. Et de la poussière. Beaucoup de poussière même. Heureusement le soleil est au rendez vous. Sinon, cela aurait pu donner lieu a un excellent « Cyclo-cross pédestre ».

Cette course de lenteur se dispute sur quatre vingt mètres en ligne. En ligne droite s’entend. Et entre deux câbles posés au sol. Chaque concurrent s’élance à tour de rôle, dans l’ordre du tirage au sort. Des métronomes- qui font office de chronomètres- enregistrent la durée de chaque épreuve. Le signal du départ est donné par un drapeau. Et celui qui pose un pied à terre ou franchit les cordes est tout simplement disqualifié. Une épreuve contre la montre en somme. Mais d’un genre tout a fait particulier.

Des « exercices de haute école » font suite à cette course de lenteur. A cette époque, cyclisme artistique et cyclisme sur piste font bon ménage. Excellent ménage même. Les athlètes sont en même temps des artistes. Et c’est au son des fanfares que le public est averti du « grand moment » de la réunion : la course de vitesse. Mille mètres sont a parcourir. Soit quatre fois la longueur de la piste. Deux allers et deux retours. On vous laisse imaginer la façon dont se prennent les virages. Et là aussi, pour éviter tout accident, les concurrents partent les uns après les autres. Cela n’empêche pas les chutes….

Enfin des  « poules de consolation » réservées aux « amateurs » clôturent le spectacle. Elles s’adressent aux coureurs n’ayant remporté aucun prix dans les épreuves précédentes….ainsi qu’au public. A qui on prêtera généreusement des vélocipèdes. Inutile de préciser que l’enthousiasme des spectateurs est à la mesure de celui des coureurs.

La soif de récompenses en espèces n’est pas encore à la mode. Des bouteilles de vin, des pistolets, des révolvers, des porte-cigares à musique, des montres en argent, des malles de chemin de fer sont les seuls prix que peuvent espérer les coureurs. Mais lorsque le soir tombe sur la place Napoléon à Thann, le cyclisme a déjà gagné le cœur des foules. Pour la première fois, toute une population a vibré aux exploits des futurs « géants de la route ». Le sport cycliste était né en Alsace. En suscitant beaucoup d’engouement.

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